WEEK-END DESTINATION LA MÈRE POULARD PAR LUDOVIC BISCHOFF

Omelette de LA MÈRE POULARD : mythe ou arnaque ? - De passage au Mont-Saint-Michel la même question taraude les visiteurs gastronomes : faut-il aller manger une omelette chez La Mère Poulard ?
Le restaurant iconique du 3eme monument le plus visité de France recueille tous les avis.

Pour certains, c'est un incontournable depuis 1888 lorsque Annette Poulard ouvrit son auberge. Pour d'autres, c'est devenu un piège à touristes capables de débourser plusieurs dizaines d'euros pour une simple omelette... Alors, que penser de cette adresse, il est vrai, historique et emblématique du Mont-Saint-Michel ?

Première constatation, La Mère Poulard ne sert pas que des omelettes. La carte est vaste et complète. On y trouve un peu de tout. Et seconde surprise : c'est plutôt bon, bien préparé et tout à fait digne d'être placé dans l'assiette d'un touriste désirant découvrir la cuisine familiale française.

Le filet de boeuf accompagné d'une sauce camembert s'est révélé parfait. Tout comme le carré d'agneau des prés salés. De la viande d'éleveurs locaux cuite basse température puis juste poêlée à la dernière minute au moment de la commande. Un mode de cuisson qui permet au restaurant d'envoyer des plats en quelques minutes de 11h30 à 22h !

Le crémeux de cabillaud aux herbes fraiches, crabe et crevettes épicées et le saumon maison mariné dégustés en entrées étaient également sans reproche. Les desserts sont moins inoubliables et jouent la carte du classicisme.

Mais soyons juste, on vient chez La Mère Poulard avant tout pour goûter la fameuse omelette qui a fait la renommée du lieu. C'est la star maison. Celle qui attire les badauds qui passent la tête dans l'entrée ouverte sur la rue. Ils peuvent alors admirer les « omelettiers » à l'oeuvre dans la cuisine. Une corporation de cuisiniers stakhanovistes qui alignent les omelettes tout au long de la journée en assurant le spectacle. Car spectacle il y a bien. En costume « d'époque », ils fouettent en rythme la préparation dont la recette est toujours tenue secrète et déchaine la curiosité de générations de gourmands.

On a tout dit et tout écrit sur cette recette. Après une enquête ardue, je crois pouvoir affirmer qu'il n'y a ni crème fraiche, ni levure, ni rien d'autre que des oeufs (labels rouge) et que le secret réside avant tout dans la manière de préparer cette mixture qui ressemble un peu à une pâte à crêpe...

Quoi qu'il en soit, on admire avec plaisir les cuisiniers dédiés à l'art de l'omelette fouetter puis verser cette préparation blanchâtre dans de vieilles poêle noircies au fond desquelles ils disposent une généreuse noisette de beurre AOP d'Issigny. Ils placent alors le tout dans l'âtre de la grande cheminée qui fonctionne toute la journée, hiver comme été.

La suite est question de doigté et de savoir-faire. L'omelette cuit lentement, devient mousseuse, puis on passe vite fait le dessus sur la flamme pour apporter un petit goût de grillé avant de démouler l'ensemble dans une assiette.

Aujourd'hui, il existe plusieurs variantes de la célèbre omelette d'Annette Poulard. La plus populaire est accompagnée de pommes de terre sautées et d'un lard qui ressemble à une sorte de coppa. Vous pouvez aussi la commander avec du saumon. Et dernière nouveauté tout juste mise sur la carte pour la saison estivale 2016 : une omelette au parmesan. Résultat ? Oubliez tout ce que vous savez sur les omelettes. Ici, c'est la texture qui prime. Elle est aérée, mousseuse, pas baveuse pour autant, mais très légère. Le goût est assez neutre, on a même du mal à retrouver le goût des oeufs.

Déguster une telle omelette est avant tout une expérience. Celle au parmesan est délicieuse. Mais c'est le goût du parmesan qui l'emporte. Pour un peu plus de justesse, essayez l'omelette nature. Il existe aussi une variante sucrée, pour le dessert. Flambée et accompagnée de pommes caramélisées, c'est une option très réussie.

Alors, faut-il se laisser tenter par le plat vedette de La Mère Poulard, aujourd'hui aux mains d'un industriel qui a aussi développé les biscuits éponymes et possède divers hôtels au Mont-Saint-Michel ? La réponse est oui, trois fois oui. Car cela reste une expérience unique en son genre. Que c'est plutôt bon et que la carte variée permet à tout le monde de trouver le plat qui lui convient.

Et question tarifs ? Evidement, l'exclusivité se paye. Mais sachez qu'il existe un menu à 35 euros qui permet de déguster une omelette nature et un dessert. Voilà un tarif raisonnable pour toucher du doigt la légende. Les plus fortunés débourseront eux plus de 30 euros pour une omelette à la carte accompagnée de pommes de terre, de saumon, etc.

Enfin, sachez que La Mère Poulard c'est aussi un hôtel au-dessus du restaurant. Là, les chambres sont assez chères, sans doute trop aujourd'hui pour la qualité d'accueil qui fait quand même très « vieille France ». Attendez un peu, elles vont être rénovées à partir de 2017 et devraient alors proposer des prestations plus en rapport avec les tarifs. Entre 150 et 500 euros la nuit tout de même ! Le prix à payer pour résider au sein du Mont-Saint-Michel qui est si agréable à découvrir le soir, lorsque les hordes de touristes ont déserté les lieux...

Photos : 1 : L'enseigne et le spectacle de la préparation des omelettes - 2 : Le filet de boeuf accompagné d'une sauce camembert - 3 : L'omelette version sucrée avec pommes caramélisées - 4 : Une des chambres de l'auberge de la Mère Poulard - 5 : L'entrée de la Mère Poulard.

La Mère Poulard
Grande Rue - 50170 Le Mont-Saint-Michel - Tél : 02 33 89 68 68

> Voir le site de la Mère Poulard.
 

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