Par Philippe Toinard
Un soir de semaine, une table de gourmands. Au centre des conversations, les récentes découvertes culinaires avec échange des cartes des dits établissements.
C’est ainsi que la carte du Queniau atterri dans mon portefeuille. Coincée entre un permis de conduire élimé et un série de portraits version " photomaton ", elle ressurgit quelques jours plus tard sans crier gare m’incitant à enfourcher mon deux roues pour cette longue rue de Vaugirard.
On m’avait parlé d’une belle table, propre sur elle. Certes, ça sent le neuf et il faut faire de gros efforts pour se souvenir de ce que fut La Chope Pasteur, une brasserie d’angle dans laquelle personne n’avait envie d’entrer.
Aujourd’hui, tout a changé. L’auvent, les banquettes…même les murs ont été repeints en rouge, jaune, vert, mauve…de quoi affoler nos pupilles à défaut d’affoler nos papilles qui aimeraient plus de folie dans les assiettes.
En dehors d’une originale et délicieuse terrine de petit salé aux lentilles, la cuisine du Queniau n’a rien de surprenante. Il y en a pour tous les goûts, des salades, des tartines et une carte version cuisine de grand-maman avec son lot de coq au vin, d’émincé de veau, de céleri rémoulade, de rillettes de la Sarthe et de côte de veau aux cèpes. Si les frites qui accompagnaient l’escalope de volaille Milanaise étaient parfaites, le paillasson de pommes de terre et le fagot de haricots verts servis avec la pièce de bœuf (trop cuite) repartirent comme ils étaient venus, sur la pointe des pieds.
Un instant, nous avons pensé que nous avions fait le mauvais choix ou que ce n’était pas le bon jour. Peine perdue, la mousse au chocolat trop pâle et le fromage blanc trop aigre finirent par nous confirmer que le Queniau n’avait rien d’une découverte culinaire.
Le Queniau
150, rue de Vaugirard
75015 Paris
Tel : 01 47 34 48 23
Formule au déjeuner : 13,90 €. Carte : 20,90 €
Métro : Pasteur
Fermé dimanche.