AMSTERDAM - 1 - PAR MAXIME LANDEMAINE

Amsterdam, ville historique, a connu une année 2013 riche en événements, notamment en raison de la commémoration du 400e anniversaire du Canal Ring.
Chambre des Canaux
Pour fêter la création il y a 400 ans de ses canaux, une exposition a eu lieu dans la ville du 1er au 17 novembre 2013. Intitulée «Chambres des canaux», elle a mis en avant des œuvres de 35 artistes contemporains, dans 20 maisons historiques. Le thème, parfois explicite, parfois obscur, en portait sur la longue tradition de tolérance propre à Amsterdam.
Parmi les artistes à l’honneur, deux, entre autres, ont tiré leur épingle du jeu. David Claerbout, plasticien belge, s’est distingué par une photo mouvante recouvrant tout un mur, «Oil workers (from the Shell company of Nigeria)». Celle-ci représente un groupe de travailleurs africains, d’abord vus de face sous un pont et les pieds dans l’eau. Peu à peu, l’image se déplace vers la gauche et découvre ces mêmes hommes de profil, tandis que l’eau à leurs pieds semble monter sensiblement. Peu à peu, le groupe disparaît, supplanté par le spectacle de l’eau submergeant l’asphalte. L’effet est saisissant. Ce qui apparaît au départ comme une photographie se révèle être un film, évoquant l’équilibre précaire de Shell en Afrique.
Jan Andriesse, artiste indonésien, se penche quant à lui sur Johannes Torrentius, une figure maudite de la peinture hollandaise. Dans son film qui témoigne de l’attitude ambivalente d’Amsterdam, tantôt indulgente, tantôt persécutrice, une voix off rappelle l’histoire du peintre, né et mort à Amsterdam au XVIIe siècle, emprisonné par le clergé en représailles contre sa vie dissolue. Toutes ses toiles furent brûlées, sauf une, «Still life with a bridle». De l’infiniment petit et de ce qui ressemble au début aux tâches d’un morceau de bois ou une vision de l’espace, la caméra dézoome peu à peu au cours d’un long plan-séquence pour finalement révéler la nature morte. En fin de projection, la voix-off précise que la technique utilisée par Torrentius demeure extraordinaire, grâce à un rendu parfait des lumières et des ombres, et reste une source d’interrogations pour nombre de spécialistes à l’heure actuelle.
Biblical Museum
Une des maisons où eut lieu l’exposition est le siège du musée biblique d’Amsterdam, qui contient de nombreux objets de la religion juive et chrétienne, notamment une collection de missels anciens. Le lieu présente bien entendu un intérêt architectural, entre autres pour son jardin ornemental et ses deux cuisines du XVIIe siècle, parfaitement conservées.
Le musée abrite jusqu’au 14 février 2014 une exposition temporaire, «Erasmus à Amsterdam», soit la vision de la plasticienne Neel Korteweg de ce philosophe et humaniste hollandais du XVIe siècle, connu pour son franc-parler et sa critique ouverte des travers de la religion chrétienne.
Au travers de 350 peintures et dessins, elle formalise la pensée du philosophe, son mépris du clergé et des bigots, et le dépeint sous différents traits, en jeune homme androgyne, libre-penseur, ou en vieillard extrêmement propre, en robe de chambre, aux tendances hypocondriaques.
Festival de lumière
Témoignage de l’effervescence culturelle de la ville, se tient en parallèle, jusqu’au 19 janvier 2014, la deuxième édition du Festival de Lumière. Pendant un mois, des sculptures et des installations lumineuses jaillissent un peu partout dans la ville, échafaudant des structures pittoresques, parant de lasers ou de feux scintillants des bâtiments le long des canaux. En complément, des événements spéciaux sont programmés dans des points touristiques, comme des théâtres, des magasins ou des restaurants.
Une virée en bateau
Les attractions ne manquent pas, entre autres pour le cachet historique de la ville qui, comme Venise ou le centre de Paris, figure un musée à ciel ouvert.
Une bonne façon d’appréhender sa richesse architecturale consiste à l’admirer depuis un bateau, dans le cadre d’une virée le long des canaux. En l’espèce, Canal Cruise propose plusieurs types de croisière, dont la 100 Highlights Cruise pendant une heure pour 15 € par personne. Pour une croisière plus ludique, à condition de savoir manœuvrer habilement et d’éviter les péniches au détour d’un virage, Canal Bike met à disposition des bateaux à pédale pour deux personnes, à raison de 8 € l’heure par passager.
Une panoplie culturelle
A pied, il y a beaucoup d’endroits à visiter. La ville compte 51 musées, dont les deux plus connus, situés dans le quartier du MuseumPlein, viennent d’être dûment rénovés.
Célèbre pour sa collection impressionnante d’art flamand et ses 22 toiles de Rembrandt, dont le fameux « Night Watch », au total 8000 pièces d’art retraçant 800 ans de culture aux Pays-Bas, le RijksMuseum est rouvert depuis avril 2013. Après des années de travaux, le musée a retrouvé tout son lustre, avec un jardin redessiné et un pavillon asiatique.
A quelques centaines de mètres, le Musée Van Gogh a lui aussi été restauré. Avec plus de 200 toiles du maître hollandais et quelques-unes de ses contemporains, il abrite la plus grande collection de Van Gogh au monde.
D’autres lieux constituent des étapes obligées. Pour peu que l’on soit prêt à se frotter à une file d’attente parfois longue de plusieurs dizaines de mètres, la Maison d’Anne Frank, en bordure de canal, s’impose comme un lieu de pèlerinage. Au moyen de photographies et de films, l’endroit retrace le quotidien d’Anne Frank qui, cachée ici, y a écrit son journal, avant d’être déportée à Auschwitz en 1944.
La maison de Rembrandt, où l’artiste vécut de 1639 à 1658, l’Artis Zoo avec un aquarium, une pléthore d’animaux sauvages et des centaines de milliers de fleurs, le Concertgebouw, haut lieu de la musique classique, ou encore le marché aux fleurs et Madame Tussauds valent le déplacement.
Moins connu mais toutefois digne d’intérêt, le De Bazel est le centre d’archives, un immeuble à l’architecture impressionnante et à la façade monumentale. Conçu par l’architecte du même nom, KPC de Bazel, et construit entre 1919 et 1926, il abrite un espace de documentation qui permet de tout connaître de la ville.
Photos : David Claerbout - DR.
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