ANNE-VICTOIRE JOCTEUR MONROZIER : MISS VICKY WINE PAR FABIEN NÈGRE

Fraîche surf Woman bilingue beaujolais éprise de la Californie et des Californiens, fervente de l’Angleterre et des Anglais, de New York et de ses urbaines utopies de jeune femme de 27 ans, Anne-Victoire JOCTEUR MONROZIER bouscule le rituel oligophrénique du microcosme œnologique. MVW (Miss Vicky Wine), sa petite entreprise d’évènementiel, décomplexe les manières de vivre, de penser et de priser le vin. Le paternel cultive le ceps dans le beaujolais. « Je ne me destinais pas du tout au vin mais dans ma famille, tout le monde s’adonne au travail de la vigne ». A Fleurie, en face de Moulin à vent, le « Château des Moriers » sonne notre gracieuse. « Nous sommes propriétaires par la famille de mon père ». Le papa œuvre dans la presse, contrôleur de gestion, Science Po, ESCL. Ancrage lyonnais et douceur dauphinoise enfouissent. La mère, ancienne attachée de presse, aujourd’hui au Ministère de la jeunesse et des sports, affectionne les charitables endiablés polarisés. Le père ranime la possession. Anne-Victoire MONROZIER, fougueuse lumineuse, remue sa terre. Licence de psychologie validée à la Catho angevine, Master de Psychologie sociale et du travail à Lyon 2, foin de théorie, entichée du monde anglo-saxon, notre scénariste hors pair de la hype dégustation s’emporte vers la Californie puis intègre les RH (Ressources Humaines) à la prestigieuse LSE (London School of Economics), envoutée par les comportements au travail et la conduite du changement. So chic.
En 2008, la scholastique s’achève. « Travailler comme consultante pour révolutionner le monde du travail par la justice et l’humanité ». Ses passions britanniques dégrafent sa culture. Miss Vicky teste un « Ogilvy », un must. Électrisée par la communication-produit, explosée par les événementiels RP, son DA lui suggère de créer son blog. « Je voulais travailler dans le vin et en Californie, pour soutenir mon père dans son business. Je décide donc de créer un blog sur le vin en Anglais. Le Fleurie est un beau vin qui porte un message de plaisir et d’élégance. Pourquoi ne pas écrire en essayant de le convoyer ? ». Son désir d’apprentissage, le milieu féminin de la psychologie et le scoutisme caractérisent à la fois une asphyxie et le pari d’accession au monde viril. Mélanges audacieux de l’art, de la poésie et du plaisir sous l’angle judicieux de son caractère polyglotte, le vin affirme une joie. Il ouvre l’esprit, laisse découvrir la différence, et permettra à Anne-Victoire JOCTEUR de réaliser « ses rêves british, Londres et New-York ». Anne-Victoire MONROZIER possède la langue possédée du vin. La souche qui délie les baragouins. Le 22 octobre 2009, notre puncheuse fonde MVW, agence événementielle sur une « grande dégustation de beaujolais avec de très beaux vins que personne ne connaît ». La fille de Paris et de Fleurie attrape ses rêves, bouge viscéralement, investit léger, fuit l’emprisonnement des structures. Son concept primal : « un bar à vins ambulant ». Chaque soirée brille par l’esprit de l’affluence, une culture de comptoir, les personnalités de vignerons. « Je parle à un public qui veut aimer et comprendre le vin, mais qui a aussi besoin de se détendre. Beaucoup de jeunes disent qu’ils n’aiment pas le vin, c’est juste une méconnaissance. Le vin s’apprivoise ». Miss red and white WINE « targette » les trentenaires urbains friands des jeudi soirs en fête. Sa sélection des lieux file au feeling, récents, contemporains, des cabarets poétiques, des voisinages d’estaminet. Des people atypiques, des grains nobles cassent l’élitisme dans la provocation raffinée. Paris, Londres, Madrid. Des coups de cœur, pour étrangler la nuit, l’ennui. Née le 24 septembre 1983 dans le 13ème parisien, cette étonnante jeune femme a l’énergie des vendanges, métisse ses méditations. Notre anglophile vogue entre San Diego et San Francisco. Son éclatante fragilité dévoile une énorme sensibilité dans le voyage aveugle du « MACADAM », patronyme de son groupe musical. « Vicky fridge ». Au glamour pétillant de la lyonnaise sans eaux, elle adjoint une autre approche du vin. « Le bon vin dans l’imaginaire de ma génération est un produit de l’élite qui se rend accessible ». Nul besoin de savoir pour lamper. Lâcher prise dans l’énigme du plaisir. La MONROZIER, comme au cinéma, attrape le tableau d’un esprit de fête, une gaieté de fin de semaine au fil de l’eau. « Je ne veux pas m’égarer ». Miss Victoire tisse ses nouveaux réseaux sociaux, use avec dextérité des nouveaux modes de communication : Facebook, Twitter, linkedIn, etc... Communiquer, traduire « comprendre dans une vision globale ». Cette force de caractère tellurique et suave pratique la décontraction : « Je suis très spontanée. Je préfère aux sucreries la viande et le salé. J’adore manger, sans demi-mesure ». Tendue, speed, dans le mouvement, hypra active, notre gourmande loue « les plats de papa » : « Mon père mijote des tajines d’agneau aux fruits secs et aux potirons, essaie trois gratins dauphinois dans le mois, saute d’une recette à l’autre et vous en reparlera trois fois. Un artiste pour qui il fait bon d’être gourmand ». Attentive aux tours et alentours du flacon, Anne-Victoire MONROZIER collectionne la tendresse, la caresse, et ivresse. Sur un millésime 2000 de la Romanée Saint Vivant, encore émue par une étrange forme de jouissance, elle prononcera une incantation claudicante : « gourmandise, sensualité, transport, orgasme », un grand vin passe presque à travers les larmes. Du lacrymal fantasme cérébral à l’émotion collective du sentiment groupal, cheminent la volupté des rouges et la verticalité des blancs. Le jus incarne plus que jamais le « médium pour toucher les gens profondément », il transcende la relation, « nous rend heureux un temps ». La MONROZIER s’enfièvre à l’idée de la polymorphie de complicité du liquide : « boire entre amis, seule devant un paysage, boire avec un homme. Une dialectique. » Le vin soude des sympathies, cimente des soirées démocratiques. « On n’explique pas le plaisir, ni pourquoi on aime. Il n’est pas toujours nécessaire d’intellectualiser le breuvage. » Notre marketing woman, brune allumée, inassouvie, ne pourrait vouloir que le vin familial à sa table. « Loin des étiquettes, le vin de mon père est grand par sa personnalité, son histoire, le plaisir qu’il procure. » A l’avenir, elle désire des enfants, continuer à vivre et partager sa passion, construire sa marque. « 10 crus labellisés MVW dans 5 ans ». « Je m’emballe vite, je m’ennuie vite ». Evénementiel, communication sur le vin, les vins et son vin : le « Fleurie de Miss Vicky Wine ». Perturbée par le flacon et son trouble, notre sexy girl met du vin dans sa bouche tous les jours mais boit aussi de la bière. En direct : Notre conquérante réveille la toile, se penche sur les nouvelles techniques de vinification, rentre de la conférence internationale des winebloggers pour une Renaissance d’un sensuelle rêve blanc, rouge, rosé, dans toutes les contrées de la cartographie. « Faire selon mon envie : plaisir et travail entre tension, excitation et détente ». Miss JOCTEUR MONROZIER savoure le monde des vins parisiens avec un souffle d’Auvergne, ses arômes de fête, son style armoire à glace de rugbymen, elle court après Camille Lacourt, arraisonne sa merveille. Au vrai, en apnée dans un bol d’air, affective, émotionnelle, notre fan de nounours glisse dans le parfum électrique de son temps où, pour des motifs inaccessibles, des coups de foudre joviaux d’ouverture embellissent son vin de liberté. Avec sa cervelle et ses ficelles, le rire de sa jupe rose, son hardiesse passe tout grain, épate puis s’envole.

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