Par Alain Maurice
Au cœur de la ville de Saint-Ouen, à quelques stations de métro du centre de la capitale, une maison de maître érigée en 1885, typique des provinces françaises, a été transformée en boutique
hôtel proche de Paris de charme. Douceur d’antan et un air de pleine campagne. Le bruit des moteurs est loin. La demeure, réinventée par un jeune couple,
Anne Oury et Selim Mouhoubi, a de l’allure. Baptisée
Le Charmant, elle porte bien son nom.
Le décor est soigné. Moulures et boiseries, parquets anciens et cheminées d’époque, murs repeints en bleu paon et hauts plafonds, le charme opère aussitôt. Dans le hall, des fresques réalisées par l’artiste et muraliste Olivia de Bona évoquent Matisse. L’ambiance est celle d’une maison de famille. On s’installe dans ce qui fut jadis le salon. Plafond azuréen, corbeilles de lilas et de clématites en trompe-l’œil. 50 couverts accueillent les résidents, mais aussi les visiteurs de passage.
La carte est orchestrée par le
chef Jeffrey Quetin et son équipe. Fidèle à l’esprit des lieux, une cuisine française, bourgeoise et ménagère, est mise à l’honneur. A l’image de celle que pouvaient déguster les anciens propriétaires. Une carte gourmande façon table du marché : produits frais d'à côté (de saison bien sûr), recettes traditionnelles 100% faites maison, goût des longs dîners d'été.
Il est temps de dérouler sa serviette. Le midi, une formule entrée-plat ou plat-dessert est proposée à 25€. Le soir c'est à la carte. En entrée, un généreux pâté en croûte, pickles d’oignons et cornichons, mesclun niçois et vinaigrette à la framboise (13 €). Pour sa fraîcheur et ses textures, un carpaccio de saumon avec leche de tigre (13 €). Il marie pickles de chou violet et grenade. Suggestion végétarienne : un autre carpaccio, cette fois avec une burrata crémeuse au lait de bufflonne et des légumes du marché, chou-fleur, courgettes, carottes sucrées (12 €).
On succombe à une belle entrecôte Simmental (200 g), avec son jus de viande onctueux et quelques pommes grenailles (29 €). Un maigre rôti est agrémenté de girolles sautées, de pommes de terre Délicatesse et d’une sauce à l’oseille (28 €). Autre morceau de bravoure, un Tomahawk de cochon laqué au miso, mousse de pomme de terre et brocoletti. Parfaitement exécuté et réconfortant. Là encore, une option végétarienne soignée : risotto vert et citron confit (22 €). Pour la soif, une sélection de vins recommandés par le caviste D’or et de Vins à Saint-Ouen, ou une jolie blonde signée de la Brasserie Urbaine, voisine elle aussi. Côté desserts, trois propositions, simples et délicieuses, à l’image du lieu : un riz au lait, pêche blanche et sirop de verveine (9€), une tarte au chocolat noir, sarrasin soufflé et grué de cacao (11€), ou un original Saint-Ouen « honoré » mettant en relief un praliné maison (11€).
Surprise ! Pour prolonger la magie, un jardin est dissimulé à l’arrière de la maison. 400 m2, une cour ombragée, des arbres centenaires, des tables entre les arbres. On peut lézarder, dîner dès les beaux jours. Une cinquantaine de couverts donnent envie de prolonger la journée. Certains soirs, ambiance de guinguette, revisitée. La Maison palpite ... comme avant.
Hôtel Restaurant Le Charmant
53, rue du Landy, Saint-Ouen (93)
Métro Mairie de Saint-Ouen (lignes 13 et 14).
Ouvert du mardi au samedi, midi (de 12 à 14h) et soir (de 19 à 22h)
Août 2025
