Par Alain Maurice
Nous sommes chez les Costes, au 52 rue Fabert, dans un décor signé Jacques Garcia et Fabrizio Casiraghi. Un décor aux accents napoléoniens, banquettes et fauteuils en velours vert émeraude, canons imposants dressés le long des murs. Avant de devenir une des
brasseries les plus courues de la capitale, le Café de l’Esplanade était une cantine militaire. Il souffle aujourd’hui ses 25 bougies devant un parterre d’amoureux du Paris chic. Son emplacement face aux
Invalides contribue à son charme, à deux pas de l'Assemblée nationale et du Quai d'Orsay, du musée Rodin et du pont Alexandre III. Le Café de l'Esplanade est résolument courtois... et branché
Le Café dégage une assurance discrète. Sa clientèle est un mélange de personnalités politiques de tous bords (l'homo politicus ne déroge guère à ses habitudes de table) et de têtes connues ; conseillers élyséens, insiders des maisons de mode, familles du 7ème, jolies femmes … Des tables serrées rappellent le charme des bistros. Sa terrasse, ouvrant sur l'une des plus vastes pelouses de Paris, aimante dès les premiers rayons de soleil. Il fait bon s’attabler dans ce
restaurant du 7e pour un tête-à-tête confidentiel, nouer des contacts, juste pour le plaisir. Pour un petit-déjeuner, un déjeuner, un diner face au spectacle de la nuit tombant sur les Invalides. Les nappes blanches règnent en maîtres, le service est discret. Un petit salon cosy est disponible pour plus d’intimité. Le Café de l’Esplanade coche toutes les cases...
A table ! La carte est un long fleuve tranquille. Près de 40 propositions variées oscillent entre classiques de brasserie, gastronomie française élégante et clins d'œil asiatiques. Brasserie fusion ! La cuisine est consensuelle, avec une touche de luxe qui n’est pas à portée de toutes les fourchettes... On trinque au Spritz Saint-Germain (22 €). On devise devant une crème de potimarron (16 €), une belle salade d’endives (20 €), un avocat simplement émincé́ (18 €), une aubergine caramélisée et burrata (26 €). Ou alors face à un carpaccio de Saint-Jacques (32 €), des rolls de homard (36 €), six géants de Bourgogne (26 €). Les champignons sont de saison ? Jolis champignons de Paris et parmesan (22 €), œuf cassé aux girolles, petit risotto aux mêmes girolles (30 €). On partage (ou pas) des dim-sum de crevettes (24 €), des nems de poulet au basilic thaï (24 €), un vegan curry vert (36 €).
Passons aux choses « sérieuses », aux plats que l’on appelle de « résistance ». Il y en a là aussi pour tous les goûts. Finger’s de Saint-Jacques (44 €), saumon miso gingembre sésame (42 €), macaroni aux morilles (38 €),. Dans un autre registre, une oreille d’éléphant (52 €), un Tigre qui pleure (46 €). Le dos de bar est rôti (la plancha du moment) ou servi façon Tom Yam (à la thaïlandaise), très épicé. Respectivement 58 et 52 €. Un tartare traditionnel, au bœuf et au couteau, poêlé aller/retour, est annoncé à 38 € ; la belle sole à 68 €. Un crabe royal fera l’affaire (56 €). Affiché « King Crabe », sa chair délicate (fraîcheur irréprochable) est accompagnée de laitue et d’avocat. Un plaisir simple et raffiné que Rachida Dati apprécie beaucoup, parait-il...
Les douceurs commencent à 14 €. « Juste une profiterole »... dans le texte. Et vont jusqu’à 24 € pour « des fruits rouges et des fruits rouges ». Là encore, le choix est vaste, du soufflé au chocolat (20 €) au sundae pistache, caramel et noisettes (16 €), en passant par une jolie tartelette aux framboises (16 €). Pour une note finale irrésistible, on savoure une brioche au caramel beurre salé (18 €). La carte des vins permet là encore quelques excentricités : un Meursault 2022 ou un Gevrey-Chambertin 2020 (25 € le verre). Mieux vaut réserver, surtout pour un repas complet, l'établissement est très prisé !
Ouvert tous les jours en service continu de 08h00 à 01h00 du matin
Café de l’Esplanade
52 Rue Fabert, 75007 Paris
Métro La Tour Maubourg
Photos Yann Deret
Décembre 2025